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Entendeurs de voix - 2


Ni fous, ni malades ».

Comme Jeanne d’Arc, le philosophe Socrate ou l’acteur Anthony Hopkins, 10 %* de la population mondiale entendrait des voix.

Des milliers de personnes potentiellement touchées par des hallucinations auditives.

Le sujet peut paraître délirant, il est pourtant suffisamment sérieux pour être à l’ordre du jour du colloque « Sur le divan des guérisseurs » récemment organisé par l’Université de Lorraine à Nancy autour des medecines alternatives à la psychiatrie traditionnelle.

Les voix, donc.

Un phénomène aussi courant que tabou « qui plonge ces personnes dans l’isolement, la honte, la culpabilité », explique Kiki, membre du groupe « Les entendeurs de voix » à Lunéville en Meurthe-et-Moselle.

À la crainte de la stigmatisation, « être pris pour un fou », s’ajoute généralement la peur du diagnostic de la maladie mentale, psychose, schizophrénie « et de l’arsenal médical qui va avec », ajoute Kiki.

Né dans les années 80 au Pays-Bas, le mouvement des « Entendeurs de voix » est apparu en France il y a quatre ans seulement. Via l’association REV - réseau français des Entendeurs de voix - qui propose des groupes de paroles, dans la région, au sein de l’unité de psychologie médicale de l’hôpital de Lunéville, mais aussi à Colmar, Strasbourg, bientôt Neuve-Maison (54).

Élise, membre du groupe lunévillois annonce avoir pu depuis un an « prendre de la distance avec 15 années de psychiatrie et sept de traitements neuroleptiques ».

« Ouverture de l’âme à des fréquences non expliquées »

Quand apparaissent ces voix ? « Dans 90 % des cas, suite à un traumatisme », explique Alexandre, infirmier et membre du groupe.

Qui sont-elles, quelle est leur source, leur identité ? « Ange, voix divine, voix de la conscience, l’origine géographique et culturelle de chaque individu influe sur l’identité de sa voix ».

Comment guérir de ces voix quand elles font souffrir ? « En engageant le dialogue avec ces voix. Quand les voix se substituent à des émotions qui ne peuvent plus être entendues par la personne ».

La parole et l’écoute comme facilitateurs des maladies de l’âme.

C’est le credo du groupe. « Le partage, l’échange et le lien qui guérit.

Installer un dialogue intérieur qui apaise, écouter la voix de sa conscience », ajoute encore Kiki. Pour Élise, entendeuse devenue « facilitatrice » dans le rôle de celle qui écoute, « les voix sont comme une ouverture de l’âme à des fréquences non expliquées. Quelque chose qui se rapproche de l’art ».

(article du journal l'Est républicain, paru le 17/10/2016)

Voir cette conférence : ICI



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